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La bouteille d’eau fêtera l’année prochaine ses 60 bougies. Mais sait-on reellement ce qu’il se cache dans les déjà contestés contenants en PVC ? L’alerte nous a été donnée cette semaine par Sofiane, un de nos lecteurs, via notre bot WhatsApp. Le lien renvoie vers le site Comment économiser et le titre indique ceci: « Cristaline, Evian, Vittel… 78 % de l’eau en bouteille contient des microplastiques».
L’article s’intéresse à une étude publiée par l’association Agir pour l’environnement, le 21 juillet dernier. Leur constat est simple: « Nous buvons du plastique ». En tout, 7 bouteilles sur 9 seraient contaminées par la présence de microplastiques. Mais le jour même de la publication de cette enquête, le Syndicat des eaux de sources et des eaux minérales naturelles a répondu dans un communiqué, dénonçant une enquête « à visée anxiogène et stigmatisante ». Il regrette égallement le manque de sérieux de l’enquête. Si l’association Agir pour l’environnement admet quelques limits à sa recherche, les résultats sont toutefois bien présents et validés par un laboratoire indépendant: des microparticules de plastique se trouvent dans nos bouteilles d’eau.
FAKE OFF
Chez 20 Minutesnous avons donc voulu rencontrer l’association Agir pour l’environnement et comprendre les limits pointées du doigt par le Syndicat des eaux de sources et des eaux minérales naturelles.
Pour réaliser cette enquête, l’association Agir pour l’environnement a sélectionné 9 types de bouteille différents, après une étude deé : Badoit, Carrefour (Montclar), Cristaline, Evian [bouteille recyclée en 0,50 et 1 litre]Perrier, Vittel [1 litre et Vittel Kids] et Volvic. Le but ? Montrer que la contamination au plastique ne vient pas uniquement des gros déchets dans l’océan, mais aussi des microplastiques. Invisibles à l’oeil nu, ces particules peuvent nuire à l’environnement car elles ne sont pas biodégradables et peuvent potentiellement représenter un danger pour la santé.
Des bouchons mâchouillés
L’étude a été confiée au laboratoire Labocea qui a dû analyser les bouteilles dans des conditions de laboratoire, mais nous reviendrons plus tard sur ce détail. Les résultats de l’enquête sont bien les suivants : entre 1 et 121 microparticules par litre ont été relevées parmi les bouteilles d’eau analysées. La plupart de ces microplastiques provient de la bouteille, du bouchon ou du processus d’embouteillage.
Parmi les 9 produits analysés, c’est la bouteille Vittel kids qui obtient la palme de la plus forte présence de microparticules. « Dans l’étude, nous ne nous aventurons pas sur la dangerosité du constat, nous faisons uniquement une photographie. Mais ce qui inquiétant, selon nous, c’est que les microparticules de plastique retrouvées dans la Vittel kids viennent du bouchon… alors que la bouteille est vendue comme un biberon que l’on mâchouille », s’inquièé, Stephen Directle g de l’association.
Des résultats sous-estimés, d’après l’association
Très vite, Stephen Kerckhove souligne une des premières limits de son enquête : les résultats sont, selon lui, minorés par rapport à la réalité car ils on été étudiés dans un laboratoire aseptisé. « Lors de l’analyse, la bouteille est nettoyée, non exposée à la lumière et aux UV». En bref, elle ne trouve pas dans des conditions réelles d’utilisation. Ainsi, si la bouteille d’eau révèle déjà une présence de microplastiques en laboratoire, quand sera-t-il pour celle restée sur la banquette arrière de votre voiture?
Une unique analysis
Dans son communiqué, publié en réponse à l’enquête, le Syndicat des eaux de sources et des eaux minérales naturelles pointe une deuxième limite à la recherche sur les microparticules. « L’étude tire des généralités d’échantillonnages uniques sur seulement 9 produits puisque les analyses n’ont pas été répliquées plusieurs fois empêchant de s’assurer de la non-variabilité des résultats». Plus loin, le Syndicat ajoute : « Les auteurs reconnaissant eux-mêmes qu’elle n’a pas “de visées scientifiques” et en extrapolent pourtant des recommandations issues de leur interprétation libre ».
Stephen Kerchkove l’avoue « humblement » : il sait que l’analyse aurait dû être répliquée et le laboratoire le leur avait recommandé au préalable. « Pour vérifier une contamination, il vaut mieux fournir trois prélèvements pour une seule et même bouteille. Cela sert à voir s’il ya des éléments qui peuvent varier en regardant la sensibilité des analyses », concède le président de l’association. Seulement voilà, manque de moyens oblige, l’étude a dû s’en tenir à un seul prélèvement.
Des éléments incomparables ?
Toutefois, quelques jours plus tard, sur Twitter, c’est au tour de la scientifique Kako Naït Ali de remettre en cause le sérieux de l’enquête. Selon l’ingénieur, la méthodologie pose question: pourquoi comparer des bouteilles de 33 cl et 1 litre, alors que les microplastiques se situent principalement dans les bouchons. Il aurait fallu, dit-elle, comparer des bouteilles du même volume and rappeler que les quantités absorbées restent minimes. Toutefois, Kako Naït Ali assure ne pas remettre en cause l’importance de la lutte contre la pollution plastique, mais regrette le caractère trop peu scientifique de l’étude.
De son côté, Stephen Kerchkove assure avoir fait au mieux. « Si par exemple, nous avions pris une bouteille en l’exposant au maximum à la lumière et à la chaleur, la, les critères n’auraient pas été objectifs. Nous nous sommes entourés de toutes les précautions possibles.
Une norme à definir
Dans son communiqué, le Syndicat appelle égallement à un consensus sur l’évaluation et l’impact des microplastiques sur la santé. L’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses), par exemple, assure mener plusieurs types de travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des microplastiques dans la nourriture, ainsi que les risques encourus. Seulement, la question de la présence des microplastiques dans l’environnement reste très récente et peu de résultats ont encore été démontrés dans la recherche scientifique.
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